Pour sa quatrième édition, du 16 au 25 juin à Arthaus (Gemmayzé), l’exposition éphémère Artists of Beirut propose des œuvres de plasticiennes où l’accent est mis sur le thème de la lenteur.
L’expo éphémère The Art of Slow ouvre ses portes pour dix jours dans la grande propriété ottomane d’Arthaus Beirut (Gemmayzé). Piscine azur où flottent des nénuphars, jardins ombragés garnis d’arbres et de fleurs roses… Un lieu idyllique pour répondre au thème de la quatrième édition, « la lenteur », soit un rythme de vie placé sous le signe d’un doux répit. Bien loin de la frénésie urbaine de Beyrouth.
« C’est une initiative qui cherche à soutenir le secteur artistique du Liban, touché de plein fouet par les crises économiques et politiques successives », explique Carole Ayoub, en charge du marketing et de la communication du pop-up show. Outre l’idée de démocratiser l’accès aux arts plastiques au grand public, il s’agit de faire gagner en visibilité le travail d’une quinzaine de femmes artistes libanaises.
« L’enrobée » de Joy Najm. DR
Une sélection éclectique
Pour elle, pas de doute : « Beaucoup de talents féminins s’ignorent et ne savent pas se vendre. » C’est pourquoi l’accrochage propose une sélection d’œuvres créées uniquement par des femmes. Ainsi, une douzaine de femmes artistes, confirmées ou émergentes, ont l’occasion de garnir les murs jaune ambre de l’espace dédié d’Arthaus Beirut.
Une vue de l’exposition « The Art of Slow ». Photo DR
Qu’il s’agisse de peinture, de céramique, de sculpture, de mixed media, de collage ou d’upcycling art, la collection éclectique exposée regroupe plus de 100 œuvres. Les prix des œuvres varient entre 300 et 15 000 dollars en fonction de leur taille ou de leur singularité. Avec les peintres Mona Trad Dabaji et Gulene Der Boghossian comme invitées d’honneur cette année.
Parmi les œuvres exposées, celles de Monique Chebli, une professeure de yoga qui propose une technique de dessin se basant sur le souffle, aux esquisses colorées, s’ancrant nettement dans un style abstrait. On peut également citer le travail de Joy Najm, qui utilise l’art pictural comme une catharsis, proposant des formes figuratives et donnant une importance aux regards. Ou encore les tableaux upcyclés de Liane Mathers Rabbath, qui utilise du papier à cigarette pour exprimer sa joie de vivre au Liban.
Mona Trad Dabaji, l’une des artistes à l’honneur. DR
Beyrouth la féminine
« De manière parfaitement symbolique, nous estimons que Beyrouth est une femme », affirme Carole Ayoub. Dans l’idée que les femmes cristallisent la « puissance créatrice » et qu’il faut soutenir la création artistique, une part des revenus seront alloués à la restauration de bâtiments de la ville.
Judicieuse idée que de proposer un reversement des gains touchés par les ventes à l’association Beirut Heritage Initiative, lorsque l’on sait qu’en 2020, la double explosion au port a provoqué des dégâts dans un rayon de 20 kilomètres. De la reconstruction des bâtiments abandonnés, ceux encore fortement abîmés par la déflagration, à la protection de l’héritage culturel de Beyrouth… l’objectif est de permettre de préserver la beauté historique de la ville.
L’art des artistes femmes sous les projecteurs. Photo DR
Des activités gratuites et ouvertes au public – sous condition d’inscription en ligne – seront proposées en parallèle de l’exposition. Avec, par exemple, dès le mercredi 19 juin, un atelier de dessin sur le thème de la «Slow Life » avec un modèle vivant. Afin de proposer un échange d’idées d’artistes, en présence d’une modératrice, une conversation collective sera proposée le 21 juin. Enfin, le vendredi 23 juin, une séance de relaxation dans le luxueux espace sera proposée avec une professeure de yoga. Le credo ? Lâcher prise et profiter pleinement de l’instant…